L’équipe est engagée dans trois projets observationnels : Gaia, WEAVE et MOONS, qui sont aussi trois grandes collaborations internationales.
L’équipe a été parmi l’une des plus impliquées d’Europe pour la préparation du projet spatial Gaia, puis, pour la validation de ses données. Le premier catalogue a été publié en 2017. Le deuxième au printemps 2018, a eu un impact scientifique majeur (1605 articles à comité de lecture en 2019, 605 au premier trimestre 2020). Il contient le plus grand catalogue de vitesses radiales stellaires précises, RVS/Gaia, jamais réalisé (plus de 7 millions de vitesses radiales), publié sous la responsabilité de l’équipe (dont Paola Sartoretti, responsable la Coordination Unit 6 du consortium Gaia, le DPAC, responsabilité assurée auparavant par David Katz). Le prochain catalogue sera publié en deux parties (EDR3, décembre 2020, DR3, premier semestre 2022), il contiendra environ 30 millions de vitesses radiales. La publication de catalogues successifs se poursuivra jusqu’en 2027. L’équipe est par ailleurs fortement impliquée dans l’exploitation scientifique des données Gaia, et a participé a une grande partie des découvertes les plus importantes permises par la publication de la DR2 en 2018. Parmi celles-ci, mentionnons l’étude la cinématique de la Galaxie avec un détail et sur un volume inégalés, la détection de la première accrétion majeure d’une galaxie satellite il y a environ 9 milliards d’années, la formation du halo galactique, la découverte et la caractérisations des étoiles les plus primitives du disque galactique (sans doute formées très rapidement après le Big-Bang).
Le projet Gaia est complété par un ensemble de relevés spectroscopiques au sol (WEAVE, MOONS, 4MOST), pour obtenir des vitesses radiales complémentaires et des abondances chimiques détaillées des étoiles, qui se sont pas mesurées par Gaia. Ces relevés observeront plusieurs millions d’étoiles dans les prochaines années.
Le projet WEAVE est un spectrographe multi-objets installé au télescope William Herschel (4.2m). Il pourra observer environ 900 étoiles par pose à moyenne et haute résolutions (R 5000 et 20000). La partie archéologique galactique du projet consiste à observer plusieurs millions d’étoiles, à haute et moins haute résolutions spectrales, pour étudier les 3 populations stellaires. La moitié des chercheurs de l’équipe est engagée sur WEAVE au GEPI, Piercarlo Bonifacio en particulier est le PI français du projet, et une partie des fibres du spectrographe ont été assemblées au GEPI. Le début des opérations du relevé d’archéologie de WEAVE est attendu en avril 2021. Ce relevé permettra d’obtenir les abondances chimiques de 1.5 millions d’étoiles à haute résolution et des relevés à basse résolution pour plus d’un million d’étoiles, et s’étendra jusqu’en 2025. Ce relevé fait l’objet d’un projet ANR (accepté) qui commencera en 2021, entre l’Observatoire de Nice (PI) et l’observatoire de Strasbourg et notre équipe.
MOONS est un spectrographe multi-objets qui sera installé au VLT début 2022. Comme WEAVE, MOONS est capable d’observer environ 900 étoiles en une fois, mais son installation sur un 8m, et son domaine d’observation, dans le visible et l’infrarouge proche, en font un outil unique pour observer les régions denses de notre Galaxie : les parties centrales de la Voie lactée, les amas globulaires, ou des galaxies satellites de la Voie lactée, Sagittaire et les Nuages de Magellan. Un relevé d’archéologie galactique à haute résolution permettra ainsi d’observer 0.5 million d’étoiles dans les 3 kpc centraux de la Galaxie, plusieurs milliers d’étoiles dans la partie nucléaire (jusqu’à 140pc), ainsi qu’au moins une vingtaine d’amas globulaires. Plusieurs dizaines de milliers d’étoiles seront observées dans les Nuages de Magellan et la galaxie du Sagittaire. L’équipe est investie dans l’ensemble de ces programmes.