Directeur de thèse :
Cette thèse présente l’analyse d’un échantillon de 53 galaxies observées telles qu’elles étaient il y a 10 milliards d’années avec le spectro-imageur SINFONI au VLT. Ces galaxies ont une brillance de surface supérieure de plus d’un ordre de magnitude à celles observées dans les galaxies locales. Leurs raies d’émission de gaz ionisé sont aussi remarquablement larges. Il a souvent été suggéré que l’accrétion de gaz pouvait être responsable de l’élargissement de ces raies. Je montrerai que les taux d’accrétion de gaz et la quantité d’énergie injectée doivent être bien supérieurs à ceux attendus par les simulations pour expliquer la forte brillance de surface en Hα observée dans ces galaxies.
Je montrerai que la formation stellaire joue un rôle prépondérant sur l’ionisation et les caractéristiques dynamiques du gaz diffus ionisé : la corrélation entre l’intensité de la formation stellaire et l’élargissement des raies du gaz ionisé peut être modélisée par une simple relation d’injection d’énergie. En outre, la pression dans le milieu interstellaire (MIS) de ces galaxies distantes est particulièrement importante, suffisamment pour produire de vigoureux vents galactiques et un fort niveau de turbulence, tout du moins pour les galaxies ayant les plus grandes brillances de surface en Hα. Ces caractéristiques sont similaires à celles que l’on trouve dans les galaxies à flambées d’étoiles de l’univers proche. Ceci nous permet d’esquisser un tableau dans lequel la pression dans le MIS est régulée par la formation stellaire, et semble déterminer la nature de la formation stellaire : c’est l’autorégulation de la formation stellaire.