Le système d’acquisition d’image du projet Canary, conçu et intégré au pôle est parti le 8 mars 2010 pour l’université de Durham.
Lever le nez vers le ciel permet d’observer des milliers d’étoiles. Toutes scintillent à cause de l’atmosphère dont les mouvements turbulents perturbent le trajet du rayon lumineux jusqu’à l’œil. Ce phénomène pose un sérieux problème aux astronomes qui cherchent à obtenir les images les plus nettes possibles pour profiter pleinement des grands télescopes qui atteignent aujourd’hui 8 à 10 mètres de diamètre et bientôt 42 mètres à l’horizon 2015-2020. S’affranchir partiellement de cette atmosphère est devenu possible il y a vingt ans avec le concept d’optique adaptative aujourd’hui en service sur tous les grands télescopes du monde. Le principe repose sur la mesure de la turbulence atmosphérique en observant des étoiles dites « guides » pour en déduire les perturbations subies et les corriger du mieux possible. Cette technique séduisante est cependant très exigeante : caméras capables de lire 500 images par seconde, calculateur multi processeur temps réel, éléments optiques déformables comportant des milliers d’actionneurs... Les possibilités évoluent avec les performances techniques. Canary constitue un instrument prototype éclaireur d’une nouvelle méthode : la MOAO (Multi Object Adaptive Optic, Optique Adaptative Multi Objets). Sous ce sigle se cache en effet une révolution. Plutôt que de corriger moyennement bien l’ensemble de l’image, pourquoi ne pas corriger juste les zones d’étendue plus réduite d’intérêt scientifique avec une meilleure efficacité ? Cette méthode plus rationnelle et optimisée, démontrée de manière théorique sur le papier et prouvée dans une première étape pratique sur le banc SESAME, n’attendait qu’une démonstration véritable sur le ciel. La confrontation avec les étoiles. Tel est le but de ce projet international qui rassemble les laboratoires GEPI et LESIA de l’Observatoire de Paris pour la partie française ainsi que l’université de Durham et le centre de recherche avancé d’Edimbourg pour la partie anglaise. Les tâches sur lesquelles l’Observatoire de Paris travaille, acquisition d’image et optique adaptative, partiront respectivement en mars 2010 et avril 2010 pour une intégration à l’université de Durham (management du projet). L’ensemble partira en juin 2010 pour Las Palmas pour être intégré sur le site d’observation. Rendez-vous en juillet 2010, aux îles Canaries, pour la première lumière sur le télescope William Herschel.
Le système d’acquisition d’image de Canary en cours d’intégration au GEPI.